Nous y avons tous été confrontés, organismes de formation comme sophrologues. Face à la crise sanitaire et aux vagues de confinement, comme pour beaucoup de secteurs, nous avons dû faire un choix :
- Recourir au distanciel quand cela était possible
- Adopter le distanciel en remplacement du présentiel
- Refuser le distanciel quitte à suspendre l’activité
Des avantages, oui…
Pour tous ceux qui en ont fait l’usage, le distanciel a d’abord permis de garder le lien, rompre l’isolement, et maintenir une continuité pédagogique ou d’accompagnement.
Sécurité, gain de temps, économie financière, fonctionnalités techniques utiles, autant de raisons de succomber aux charmes de la visioconférence, voire de pérenniser son utilisation même quand le présentiel est possible !
Mais des limites, évidemment…
C’est toutefois sans compter des écueils majeurs : les inégalités technologiques, de qualité de connexion, d’environnement…
Mais aussi la charge de concentration, l’impossibilité d’intervenir directement en cas de problème (type malaise), le manque d’interactivité, avec une parole séquencée, l’adaptation difficile des animations de Relaxation Dynamique…
Et surtout une écoute tronquée, ou le non-verbal est réduit à un visuel parfois approximatif.
Notre conclusion
Le distanciel en visio-conférence s’avère surtout efficace dans le cadre d’une pédagogie descendante, informationnelle, et pour maintenir le lien quand le présentiel est impossible.
Mais nous concevons le métier de sophrologue comme un métier de la relation à l’autre, dans sa globalité, où la posture, l’écoute, le savoir-être du praticien sont au moins aussi importants que la « technique sophrologique ».
Entrer en relation est impliquant. Nous allons à la rencontre d’une personne (ou d’un groupe de personnes) avec ses besoins, sa demande, mais aussi sa propre vision du monde, sa propre façon de ressentir, de comprendre, d’apprendre… Cela nécessite une grande présence à l’autre, une grande disponibilité, où nous investissons autant ce que nous sommes que nos savoirs et compétences sophrologiques.
Cet engagement dans la relation est à la base de l’accompagnement, il l’est également pour notre enseignement.
Nos formations s’appuient avant tout sur l’expérientiel, l’apprentissage In vivo de la méthode et des multiples facettes qui composent l’art d’accompagner.
Le groupe y est un moteur essentiel, par les échanges, les partages, le croisement des regards, la rencontre avec d’autres façons d’être, d’écouter, de vivre et penser la sophrologie.
Ce processus d’apprentissage n’est vraiment possible que dans une relation directe, incarnée, qui fait autant appel à nos sens, nos émotions, qu’à notre entendement.
En conséquence, réduire un client, un praticien, un élève ou un formateur à une vignette sur un écran va à l’encontre de tout ce qui pour nous est au cœur de notre profession : la relation humaine, à soi, à l’autre, dans toute sa richesse et toute sa complexité.
Pour la FEPS, le recours à la visioconférence restera donc marginal, le présentiel est irremplaçable.
Nous vous invitons pour approfondir cette réflexion à lire l’édito de Jacqueline Baudet, directrice de l’Institut de Sophrologie Humaniste de Lille : Non, le distanciel n’est pas une option.
Crédit photo : Chris Montgomery sur Unsplash